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Programme

Axes de recherche

Axe 1

Contextes, formes et enjeux

L’axe 1 vise à établir les formes de massacres et de violences extrêmes afin de déterminer les contextes et enjeux que recouvrent ces actes :

Il s’agit d’analyser l’environnement politique, économique, social, militaire et religieux des événements afin de comprendre les mécanismes de déclenchement et leurs temporalités (dynamiques, passages à l’acte). Quels sont les processus ou dynamiques de passages à l’acte conduisant à des situations paroxystiques ? Ces questions invitent à interroger la chaîne de commandement, à comprendre les processus de désengagement moral et de déresponsabilisation.

La base de données analytique élaborée dans le cadre du programme doit permettre de dresser une typologie des modes opératoires dans leurs dimensions pratiques et symboliques : par exemple, comment expliquer le recours à la crucifixion plutôt qu’à l’égorgement ? En quoi les pratiques de cruauté sont-elles véritablement signifiantes ?  Existe-il des invariants en ce domaine ? Par ailleurs en quoi l’esclavage et plus particulièrement l’asservissement de masse peuvent-ils prendre place dans une étude sur les violences extrêmes ? Se pose ici la question du traitement réservé aux combattants, aux populations non armées et désarmées. La notion de civils, et plus largement de victimes, doit être considérée dans une perspective comparée, à l’aune des spécificités propres aux mondes grec et romain. De même convient-il d’interroger la question du genre et en particulier des femmes soumises dans nombre de cas à des violences extrêmes spécifiques – sans compter les enfants dont le sort prend place généralement dans le cadre de situations à caractère génocidaire.

Axe 2

Dire et représenter :
transgression, légitimation

L’axe 2 se propose d’analyser les massacres et les violences extrêmes sous le prisme de la transgression

La transgression est entendue dans son sens anthropologique comme le « franchissement d’une frontière morale » et comprise comme une construction socio-historique. Toutefois, que les massacres et les violences extrêmes soient, selon les contextes, les périodes ou les situations,  considérés comme transgressifs, il n’en reste pas moins qu’ils posent la question des limites et des seuils de tolérance, interrogent aussi la notion d’intolérable apparue récemment dans le champ de l’histoire sociale.  Ainsi, les massacres et les violences extrêmes doivent être considérés dans leurs rapports aux normes fondamentales afin de déterminer ce qui relève de la transgression, ce qui est susceptible de remettre en question les fondements d’une société, ses structures et valeurs les plus profondes. Mais par delà les faits se pose la question des discours et des représentations. Il convient donc d’analyser les processus de légitimation et de justification ou encore de déni mais aussi la dénonciation et la détermination de coupables ainsi que les jugements et condamnations d’ordre judiciaire ou éthique qui en résultent.

Axe 3

Représentations et processus
de résilience

L’axe 3 interroge la place des massacres et des violences extrêmes dans l’histoire des sociétés grecques et romaines ainsi que dans leurs systèmes de représentations

Il s’agit d’identifier et d’analyser les traces laissées par ces actes dans les sociétés , de reconsidérer la mémoire de ces actes à la lumière de diverses productions (normes, discours, rituels, images) mais aussi de questionner la mise en récit des événements (circulation, transmission de l’information, traitement des figures et des représentations) ainsi que les interprétations dont ils ont fait l’objet (par exemple, la damnatio memoriae permet d’étudier la manière dont le passé peut être réécrit).