La REA publie un CR de « La transgression en temps de guerre »
Vous trouverez ici un CR du Livre "La transgression en temps de guerre, de l'Antiquité à nos jours".....
La transgression en temps de guerre ParabainôSous la direction de Nathalie Barrandon et Isabelle Pimouguet-Pedarros
Transgresser, c’est dépasser une limite fixée par une autorité, les traditions ou les usages en vigueur. C’est là l’acception la plus courante de ce terme qui tend à occulter la définition anthropologique attachée à la notion de transgression, car, dans son sens plus restreint, elle renvoie au « franchissement d’une frontière morale », d’un seuil, à partir duquel le système de valeurs établi par une collectivité humaine est remis en question ou susceptible de l’être. Elle apparaît donc comme indissociable d’une construction sociale en ce qu’elle met à l’épreuve les éléments qui ordonnent et font société.
La guerre est de toutes les activités humaines celle qui est le plus susceptible de conduire à des débordements, à la démesure, à la radicalité sans borne, donc à la violation de normes fondamentales. Elle constitue alors un champ d’étude privilégié pour aborder la question de la transgression. Si, dans ses formes et manifestations, la violence ordinaire ou extrême sur le champ de bataille a pu faire l’objet d’une attention particulière, l’historiographie s’est en définitive peu intéressée aux mécanismes de déclenchement ainsi qu’à la construction des intolérables dans ou en marge des conflits armés. Cet ouvrage tend donc à combler une lacune par une réflexion collective et pluridisciplinaire reposant sur une analyse de textes et d’images de l’Antiquité à nos jours.
Presses Universitaires de Rennes
Format : 15,5 x 24 cm
Nombre de pages : 270 p.
Illustrations : Couleurs et N & B
ISBN : 978-2-7535-8160-9
Disponibilité : 18/02/2021
Prix : 25,00 €
Vous trouverez ici un CR du Livre "La transgression en temps de guerre, de l'Antiquité à nos jours".....
La transgression en temps de guerre ParabainôNathalie Barrandon et Isabelle Pimouguet-Pedarros sont heureuses de vous annoncer la sortie aux PUR du livre "La transgression en temps de guerre, de l'Antiquité à nos jours"...
La transgression en temps de guerre ParabainôDans cette introduction aux articles publiés dans La transgression en temps de guerre, de l’Antiquité à nos jours, sont présentés les travaux à l’origine de ce livre, soit les débats des trois tables rondes qui se sont tenues à l’université de Nantes entre 2017 et 2019 (CRHIA/CERHiC).
Après avoir défini la notion de transgression et l’avoir replacée dans le temps de guerre, les auteurs posent les cadres méthodologiques de l’étude, en exposent la problématique ainsi que les enjeux puis se proposent d’ouvrir des perspectives de recherche en mettant l’accent sur des thématiques transversales, telles que la mémoire, l’identité ou encore la cruauté.
Dans l’Enquête, Hérodote emploie rarement les verbes indiquant la transgression (parabainô – trois occurrences – et paranomô – une seule). La transgression est pourtant bien présente dans les structures du récit, les discours rapportés ou les interventions de l’auteur. L’analyse du livre 1 narrant les guerres de Crésus et de Cyrus permet de mettre au jour en quoi la conquête constitue une transgression. La défaite infligée à Cyrus par Tomyris, reine des Massagètes, est un point d’approche privilégié de cette thématique développée ensuite dans le temps long. L’étude de divers auteurs de l’Antiquité reprenant le thème et, au-delà, de plusieurs oeuvres littéraires et picturales jusqu’au XVIIe siècle, permet de discuter la notion de matrice annoncée dans le titre. Doit-on lui préférer celle de paradigme, de traces ou bien d’échos toujours inventifs ?
Des épopées homériques (VIIIe siècle avant notre ère) jusqu’à la Vie d’Alexandre écrite par Plutarque (IIe siècle de notre ère), cet article confronte quatre récits grecs de violences extrêmes, associant transgressions en temps de guerre et sanctions divines. Si une lecture éthique et religieuse des successions d’événements décrites peut être proposée, les dieux sanctionnant sans relâche ceux jugés coupables de transgressions, c’est surtout la présence constante de tiers que cette étude analyse. Au-delà des victimes et acteurs des violences extrêmes, ce sont bien ces témoins, mortels ou divins, qui donnent sens aux événements et réaffirment les valeurs, non seulement morales et religieuses, mais aussi politiques et identitaires, qui fondent l’ordre social.
Les normes relatives aux conflits armés n’avaient pas le même sens selon s’il s’agissait de lois sacrées, d’usages liés au droit des populations (non-armées ou désarmées) ou encore de règles applicables à un mode de combat particulier. L’objet de cet article est de reconsidérer l’ensemble de ces normes, tant dans leur contenu que dans leur fondement, de réévaluer leur force contraignante et d’interroger leur pertinence face à l’évolution des formes de la guerre, et de la guerre de siège en particulier. En quelles circonstances furent-elles bafouées ? Comment des actes jugés transgressifs ont-ils pu avoir force de loi ? Si les exemples retenus s’appuient principalement sur la période classique, il n’en reste pas moins que le propos se prolonge au-delà en vue de comprendre le phénomène sur la durée.
En partant de l’insuffisance de la référence au seul droit de la guerre pour évaluer la régularité d’une guerre, on prend en considération une norme préexistante pour des comportements alors pseudo-légaux, c’est-à-dire imitant la forme de la régularité. En effet les normes sont changeantes, il faut donc avoir une référence nomale (de nomos et non pas de normal ou de normatif). Puis il convient de s’intéresser à ce qui, indépendamment de la référence abstraite à la guerre-duel, est irrégulier par essence : c’est ce que l’on trouve avec la notion grecque de stasis (στάσις). N’étant pas uniquement un concept politique, la stasis est le concept de la guerre hors limite. Si la règle est à la fois une puissance d’adaptation et une puissance de production de ses propres moyens, alors la stasis ne se réduit pas à une compréhension morale, anthropologique ou stratégique, elle a une connotation qui déborde le politique. Il faut donc une stasiologie, qui soit l’étude de la stasis, en tant qu’elle est une certaine adaptation aux règles et une utilisation des règles de la guerre. La tendance à la règle peut être imitation de la loi ou comportement conforme à une morale. Le « hors limite » est au principe (la stasis à Corcyre par exemple), et la stasiologie permet d’évaluer la tendance à la limite.
Cet article propose une analyse du rapport entre le droit et la guerre, notamment à l’époque de Cicéron, puis ce que représente la cruauté pour ce dernier afin d’enrichir la réflexion sur la transgression dans la guerre, en questionnant notamment la notion de victime. La pertinence de l’emploi de la notion de transgression en relation avec le ius feciales, le ius gentium et le ius belli est donc évaluée. Une étude exhaustive du vocabulaire latin de la cruauté dans l’œuvre de Cicéron permet de questionner le rapport qu’il établit entre la cruauté et la peine de mort, puis avec la tyrannie. Enfin, en se focalisant sur les comparatifs (crudeliores) et les superlatifs (crudelissimi) on peut valoriser la dénonciation de la transgression dans l’oeuvre de Cicéron par le prisme de trois thèmes : l’hospitalité, de la famille et du corps.
Cette contribution cherche à établir une distinction fondamentale entre violence et cruauté, cette dernière devant se lire comme une violence devenue sa propre fin et destinée à produire un surcroît de douleur chez la victime, douleur aussi bien corporelle que psychique et symbolique. À ce titre, la cruauté est profanatrice, elle porte atteinte au sacré de la victime elle-même, mais aussi à sa famille, à ses proches, à sa communauté. Elle vise plus précisément la filiation tout en provoquant la jouissance des tueurs. Le génocide au Rwanda fut largement lié au retournement meurtrier des voisinages, sans lequel on ne peut imaginer le massacre d’un million de personnes entre avril et juillet 1994. La cruauté fut consubstantielle à cette violence de voisinage. Elle seule put créer la différence manquante, qu’il fallait constituer et approfondir. C’est donc dans l’extrême proximité que pourrait se trouver la réponse à l’énigme du génocide de 1994. Non dans la différence « mineure » pointée en son temps par Freud, mais dans la différence inexistante.
Les sièges, à l’époque hellénistique, ont eu en certaines circonstances un caractère paroxystique ; et même s’ils ne sont pas mentionnés comme tels, les métaphores qui leur sont associées ne laissent aucun doute sur la façon dont ils ont été vécus : comme des calamités aux effets comparables à ceux d’une catastrophe naturelle. Les assiégés firent à cette époque l’expérience d’un « au-delà de la violence » : aux exactions perpétrées contre les personnes et leurs biens pouvaient s’ajouter le massacre de masse, la réduction en esclavage des survivants, l’anéantissement donc de la communauté tout entière. Ces événements traumatiques ont contribué au développement d’une terreur obsidionale dans le monde grec des cités dont le suicide collectif constitue le prolongement ultime et fait figure de réponse extrême face à l’intolérable. Les actes transgressifs, ou jugés comme tels, particulièrement fréquents dans la guerre de siège, ne furent pas toujours le produit de la fureur guerrière ; dans certains cas, notamment sous Alexandre, ils eurent pour fonction et pas seulement pour conséquence de terroriser les peuples et les cités.
Si Byzance a pu être associée à des actes violents de guerre – comme l’aveuglement des prisonniers de guerre en juillet 1014 par Basile II, dénommé « Bulgaroctone » – quelques textes laissent entendre que la notion comme la réalité de transgression étaient connues des Byzantins. Le but de cette étude est de donner une première approche de ce thème à travers trois ensembles de situations, durant la période médio-byzantine. En premier lieu, la longue confrontation de l’Empire avec ses voisins orientaux, qu’ils soient Perses, Arabes ou Turcs, offre des cas intéressants à analyser. Assurément, la violence de certains affrontements militaires ouvre la voie à des attitudes variées qui ont pu être considérées comme des formes de transgression. Cela a pu concerner des mutilations ou décapitations de prisonniers, associées ou non à la publicité, ou même la propagande, faite de ces actes. Miner le moral de son ennemi, ou ruiner son économie, était aussi le but de destructions violentes des récoltes et/ou d’animaux. Enfin, de s’attaquer à des cadavres constituait aussi une autre ligne rouge qui pouvait être franchie. Il nous conduit à un deuxième aspect, lié aux transgressions de ce qui était considéré comme sacré. Les attaques contre des prêtres ou des espaces sacrés apparaissent quelquefois, et sont toujours condamnées. Une lecture et interprétation croisées de divers textes décrivant l’assaut de Rus’ païens contre Constantinople en juin 941 est instructive. La transgression peut ainsi viser non pas seulement des personnes isolées, mais des personnes représentatives d’un groupe. De ce fait, les témoignages grecs et latins nous révèlent des perspectives très détaillées et éclairantes de deux autres épisodes fameux, en 1182 et 1185. Le massacre des Latins à Constantinople et la prise de Thessalonique par les Normands respectivement offrent d’autres aperçus pour ce sujet qui ferment notre article.
On part de l’hypothèse que le rapport individu-groupe, dans la relation d’hostilité, passe par un décalage entre l’image et la représentation, associé à un décalage entre le corps nu et le corps vêtu. À partir du cas du soldat nu, on s’intéresse au vêtement, au déguisement, à la guise en temps de guerre. Les enjeux sont de droit international de la guerre, mais aussi anthropologiques et moraux. Pourtant, si le cas du soldat nu est souvent analysé en éthique, il n’est presque jamais analysé en tant que corps nu. On reprend les analyses de Michael Walzer, les objections de Cora Diamond et de Nicolas Tavaglione. Mais, au-delà de l’idée d’un « droit à la vie » qui émergerait à l’occasion de la nudité, au-delà d’un sentiment moral que l’on aimerait croire partagé, nous compléterons ces analyses par une « esthétique », à la fois expérience de l’environnement et expérience esthétique. La réciprocité et la ressemblance sont aussi le fruit d’un surgissement d’images et notamment d’images de paix dans le temps de la guerre. L’analyse morale est incomplète, celle par le droit de la guerre est insuffisante, il faut intégrer la relation individu-groupe. La vision de l’ennemi, nu ou en uniforme ou dans un vêtement trompeur, procède du sentiment d’appartenance à une collectivité politique. La question de la belligérance et du droit international est dépassée par la réflexion morale (les valeurs) et la réflexion éthique (le comportement en temps de guerre), elles-mêmes largement informées par l’anthropologie. Mais on ne saurait se satisfaire de l’alternative entre « servir en soldat » et « avoir un comportement moral ». Il convient de réenvisager la question à partir de ce que les images, à côté des représentations proprement dites, apportent, et inclure dans l’analyse ce qu’elles nous apprennent d’une relation plus complexe entre l’individu et les entités collectives.
L’article propose une synthèse sur un certain nombre de vases attiques (VIe et Ve siècles av. notre ère) représentant des actes de transgression ayant eu lieu lors de la guerre de Troie, tels que l’outrage du corps d’Hector, le viol de Cassandre, le sacrifice de Polyxène, la mort de Troïlos, d’Astyanax et celle de Priam suppliant. Il s’agit d’images de violence, d’excès et de désordre ornant des vases dont la forme indique qu’ils étaient destinés au banquet (symposion). Aussi étrange que cela puisse paraître à nos yeux d’Occidentaux, ces images, loin d’être conçues pour condamner la violence ou éveiller l’indignation, sont faites pour le plaisir visuel mais aussi intellectuel des convives ; elles interpellent leur mémoire et leur savoir – les épopées homériques étant au fondement de l’éducation grecque – et en même temps, elles suscitent et alimentent des échanges autour des valeurs comme l’andreia, l’aretê et le kleos. Car, ces images représentent en réalité des états d’âme, ceux d’Achille, d’Ajax et de Néoptolème, qui, en allant à l’encontre de l’éthique héroïque, inversent les codes iconographiques : les héros se déchaînent comme des fauves contre des victimes sans défense, alors que les rites des funérailles, du sacrifice, du mariage ainsi que la pratique du banquet se trouvent détournés. La colère et le comportement hybristique de ces héros engendrent des expériences limites comme la frayeur, la vengeance, le désarroi, la supplication, l’outrage, la souillure, expériences qui, sur le plan visuel, ne peuvent que fasciner le spectateur.
Dans son recueil de gravures Les Désastres de la Guerre (1810-1815), Francisco de Goya érige le viol et les mutilations sexuelles en métonymie et en paradigme de la violence de guerre en en synthétisant la puissance de transgression : violation du droit de nature et du droit de guerre ; réification et profanation du corps ennemi ; abjection du plaisir trouvé dans le crime. La guerre exacerbe la codification des liens entre les sexes et devient une continuation de la sexualité par d’autres moyens. Les Désastres ne se font pas seulement l’archive et le répertoire du crime de guerre. Ils déploient aussi une érotique de la transgression et de la jouissance dont ils se font le lieu noir. Goya ne fait pas seulement oeuvre de mémorialiste : il contribue à la définition moderne du « crime de guerre » et du « crime contre l’humanité ».
Depuis 2011, la révolte et le conflit en Syrie ont généré une somme considérable de vidéos mises en ligne sur Internet, émanant des différents protagonistes en présence. Certains ont filmé pour documenter la révolte, témoigner et rendre hommage à leurs morts, d’autres pour promouvoir leurs actions armées auprès de leurs sponsors, d’autres encore pour humilier davantage et répandre l’effroi. C’est à ces dernières images que cette contribution est consacrée, à partir de deux acteurs de la terreur : les forces affiliées au régime de Bachar al-Assad et l’organisation de l’État Islamique. Ces acteurs, à différents moments du conflit, ont particulièrement mobilisé la vidéo pour torturer et tuer. Le premier, étatique, de manière (presque) clandestine alors que l’autre a poussé à l’extrême l’exhibition de l’horreur, relayée dans l’espace médiatique mondial. Comment, dans ce contexte guerrier et technologique singulier, la vidéo a-t-elle pu constituer un élément essentiel de l’économie de la violence extrême et produire de nouvelles formes de transgression ? Il s’agit de porter une attention particulière aux dramaturgies de l’excès qui se déploient dans et par les images et les sons, tout en examinant les manières dont les composantes politiques, idéologiques ou religieuses façonnent ces vidéos et leurs « publics ».
Stéphane Audoin-Rouzeau est directeur d’études à l’EHESS. Spécialiste de la Grande Guerre, il est président du Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre (Péronne-Somme). Ses intérêts, qui le portent aussi vers la question de la violence de guerre contemporaine, l’ont conduit depuis 2008 à aborder la question du génocide des Tutsi rwandais. Sur cette question, il a publié notamment : Une initiation. Rwanda, 1994-2016, Paris, Seuil, 2017.
Nathalie Barrandon est professeure d’histoire ancienne à l’URCA, membre du CERHiC et membre associée du CRHIA. Elle est spécialiste de la République romaine, de la provincialisation, de la vie politique et des violences. Elle a publié en 2018 un livre intitulé Les massacres de la République romaine, Paris, Fayard. Elle est partenaire du programme ANR-19FGEN-0002 (massacres, violences extrêmes et transgression en temps de guerre), coordonné par Isabelle Pimouguet-Pédarros.
Jeannine Boëldieu-Trevet, agrégée, docteure en histoire de l’Antiquité, est rattachée au CRHIA, EA 1163, Université de Nantes. Seule ou en collaboration, elle a publié plusieurs ouvrages, articles et contributions sur le commandement, la guerre, les rapports entre guerres et sociétés en Grèce ancienne et sur Hérodote.
Maître de conférences à l’Ehess, les recherches de Cécile Boëx portent sur les relations des images animées au politique au Moyen-Orient et plus particulièrement en Syrie. Depuis 2011, elle étudie les pratiques de la vidéo des multiples acteurs engagés dans le conflit. Croisant les sciences politiques et l’anthropologie visuelle, elle s’intéresse particulièrement aux nouvelles formes de protestation, de commémoration, de cultures combattantes médiatisées par la caméra et par Internet dans un contexte de violence extrême. Avec Agnès Devictor, elle a coordonné l’ouvrage Syrie : une nouvelle ère des images. De la révolte au conflit international, à paraître aux Éditions du CNRS.
Nicolas Drocourt, agrégé d’histoire et docteur de l’université de Toulouse-Le Mirail, est maître de conférences en histoire médiévale à l’université de Nantes et membre du Centre de recherches en histoire internationale et Atlantique (CRHIA) ; ses travaux portent principalement sur la diplomatie médio-byzantine. Il a notamment publié Diplomatie sur le Bosphore. Les ambassadeurs étrangers dans l’Empire byzantin des années 640 à 1204, Louvain, Peeters, 2015. Il a dirigé ou co-dirigé plusieurs ouvrages dont : La figure de l’ambassadeur entre mondes éloignés. Ambassadeurs, envoyés officiels et représentations diplomatiques entre Orient islamique, Occident latin et Orient chrétien (XIe-XVIe siècle), Rennes, PUR, 2015 ; Themis en diplomatie. Le droit et les arguments juridiques dans les Relations internationales de l’Antiquité tardive à la fin du XVIIIe siècle, Rennes, PUR, 2016 ; La diplomatie byzantine, de l’Empire romain aux confins de l’Europe (Ve-XVe siècle), Brill, Leyde, 2020.
Ancienne élève de l’ENS-Ulm, agrégée de philosophie, docteure en philosophie politique et habilitée à diriger les recherches, Ninon Grangé enseigne la philosophie politique à l’université Paris 8 et au Nouveau Collège d’Études Politiques. Elle est membre du LLCP (Laboratoire sur les logiques contemporaines de la philosophie) et du CERPHI (Centre d’études en philosophie, rhétorique et histoire des idées). Ses recherches portent sur le conflit, les états d’exception, le fictionnalisme et le réalisme, les temporalités politiques. Elle s’intéresse également aux représentations filmiques et aux rapports entre concepts et images. Elle a publié : L’urgence et l’effroi. L’état d’exception, la guerre et les temps politiques, Paris, ENS-Éditions, 2018 ; Oublier la guerre civile ? Stasis : chronique d’une disparition, Paris, Vrin-EHESS, 2015 ; De la guerre civile, Paris, Armand Colin, 2009. Elle a dirigé entre autres Hans Kelsen et les relations internationales, Paris, ENS-Éditions, 2018 ; Carl Schmitt : nomos, droit et conflit dans les relations internationales, Rennes, PUR, 2013 ; Penser la guerre au XVIIe siècle, Vincennes, Presses universitaires de Vincennes, 2013 ; Günther Anders et la fin des mondes, Paris, Garnier, sous presse, avec P.-F. Moreau et F. Ramel.
Ingénieure de recherche en analyse des images du monde gréco-romain à l’EHESS (attachée à l’UMR 8210-ANHIMA) et enseignante d’art et archéologie grecs à Paris 1-Sorbonne, Nikolina Kéï a comme champ de recherche privilégié l’imagerie de la céramique attique (VIe et Ve siècle av. J.-C.), abordée selon une approche anthropologique. Depuis 2018, elle s’intéresse de manière plus systématique à l’histoire des collections de vases grecs, aux corpus physiques et numériques, ainsi qu’aux méthodologies d’approche de ces ensembles.
Isabelle Pimouguet-Pédarros est professeur d’histoire ancienne à l’université de Nantes et a dirigé la mission archéologique française de Myra-Andriakè de 2011 à 2018. Elle a publié Archéologie de la défense. Histoire des fortifications antiques de Carie, PUFC, 2000, puis, en 2010, aux PUR, Les sièges de Rhodes de l’Antiquité à la période moderne en collaboration avec N. Faucherre, suivi, en 2011, par La cité à l’épreuve des rois. Le siège de Rhodes par Démétrios poliorcète (305-304 av. J.-C.), PUR. Outre ses travaux sur les fortifications et la guerre de siège dans les mondes grec et hellénisé (techniques et tactiques, pouvoirs et représentations), elle mène des recherches depuis 2017 sur les conflits armés et les violences extrêmes à l’époque hellénistique. Elle coordonne depuis janvier 2020 le programme ANR-19FGEN-002 – Parabainô : massacres, violences extrêmes et transgression en temps de guerre (Antiquité grecque et romaine) en collaboration avec N. Barrandon.
Frédéric Prot est maître de conférences à l’université Bordeaux-Montaigne. Ses travaux portent sur l’histoire de l’art espagnol (Goya, Barceló) et sur l’histoire politique de l’Espagne des XVIIIe et XIXe siècles.
Maître de conférences en histoire ancienne à l’Université de Nantes, Jérôme Wilgaux consacre ses recherches à l’étude de la société et de la culture grecques antiques, ses publications portant notamment sur les questions de parenté ainsi que les représentations du corps. Il a ainsi collaboré à la publication de nombreux ouvrages collectifs, dont Parenté et société dans le monde grec de l’Antiquité à l’âge moderne, Ausonius Études 12, Bordeaux, 2006 ; L’argument de la filiation. Aux fondements des sociétés européennes et méditerranéennes, Éditions de la Maison des Sciences de l’homme, Paris, 2011 ; Famille et société dans le monde grec et en Italie du Ve siècle av. J.-C. au IIe siècle av. J.-C., Rennes, PUR, 2017.